Échanges avec Robin Walter, auteur et illustrateur de BD, le jeudi 17 avril auprès de 3 classes de premières (601, 603 et 606)

Robin Walter a raconté, à partir des très nombreuses questions des élèves, son parcours, son processus de création, son cheminement artistique, la genèse de l’écriture de la BD KZ DORA (nom d’un camp de concentration en Allemagne, où étaient fabriqués les missiles V2), préfacé par Stéphane Hessel et inspirée de l’histoire de son grand-père, Pierre Walter et de ses notes de déportation (1943-1945) écrites à son retour en 1945. 

Robin a raconté l’histoire de VON BRAUN, liée également à l’histoire de DORA. Robin Walter est très attaché à la BD comme vecteur de mémoire dans ses ouvrages très documentés. Robin est un auteur de BD du réel. 

Extraits des diverses notes (originales) prises par les élèves durant les 2 heures d’échange pour chaque classe : 

Pourquoi dessiner ? Écrire ?

• envie de raconter des histoires ;
• a grandi dans un environnement avec toujours des BD autour de lui ;
• Robin a dessiné un magazine de BD à son petit frère pendant 10 ans ;
• en vit depuis 5 ans / Éditeurs avec lesquels il travaille depuis longtemps sur le long terme : réédition de certains ouvrages, voire réimpression !

Un écrivain de BD doit-il lire et plus spécifiquement de la BD ?

Robin est cinéphile, lit de la BD, de la littérature, s’intéresse au sport, reconnaît l’importance de se nourrir de ce qui a été fait. Détachement du graphisme d’origine (quand il était plus jeune). En BD, il faut un regard critique, il y a parfois de beaux graphismes, mais une histoire moins pertinente et des graphismes qualifiés de repoussants, de difficiles (comme le célèbre Maus d’Art Spiegelman que Robin prend en exemple) dont l’histoire est captivante, pertinente dans sa narration... - Beaucoup de salons du livre pour se faire connaître, et enfin le travail de transmission dans les collèges et lycées en intervenant auprès d’un public scolaire.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire votre premier ouvrage ? 

Dessine depuis toujours, étude orientée vers la BD, avant même de savoir qu’il pouvait en vivre. Les premières histoires : histoires fantastiques, SF…

Premier ouvrage publié : c’est le camp de Dora qui est le point de départ de l’écriture de son premier ouvrage publié, peu d’informations sur ce camp de concentration ; personne ne le connaissait vraiment pas même les professeurs d’histoire ! Ainsi cela a permis de sortir de l’ombre quelques sujets, ici le camp de Dora a été mis en lumière (en lien avec le mémorial de la Coupole, l’historien Laurent Thiéry auteur du Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora et l’association des déportés de Dora).

Quelle est la provenance des photographies utilisées dans les BD KZ DORA et Von Braun par exemple  ?

Internet, archives, photographies célèbres, dessins provenant des mémoires des camps, des détenus qui ont pu dessiner (comme pour se moquer des SS et faire un acte de résistance avec le papier et le crayon : gros risque) mais aussi des photos de propagande, des photos de SS…

Il s’agit de toujours savoir d’où provient la documentation, de remonter à la source, de comprendre ce qu’elle veut mettre en avant et ce que, au contraire, elle cache. Quand il y a un doute par exemple sur un témoignage, Robin ne l’utilise pas dans sa BD. 

Quel est votre processus de création ?

Comment trouver le sujet, comment le sujet nous « tombe » dessus, ou nous trouve…

Le travail de documentation : le sujet se travaille sur un temps très long, grâce à la culture populaire, des œuvres plus précises, des rencontres, des voyages, notamment pour KZ Dora, au camp de Dora avec des fils et filles de déportés, rencontres avec des Allemands liés à ce camp.

Le story-board (pour une planche durée de 15 min à une journée selon l’inspiration) le story-board permet de visualiser la BD, de vérifier la fluidité, la taille de l’œuvre, de trouver l’écriture graphique correspondant au récit et au contexte.

C’est un travail essentiellement solitaire.

Pourquoi le noir et blanc est-il très présent dans vos BD ?

La couleur ou non est choisie en fonction de la tonalité que l’on veut donner au récit (Robin présenta des planches et expliqua les nuances, les aplats de noir ...)

Parfois Robin fait appel à un coloriste pour certaines de ses œuvres.

Les faits historiques sont toujours transmis de différentes manières pour comprendre l’humain et de quoi est capable l’homme.

La prochaine publication : en janvier 2026 sur l’artiste peintre Suzanne Drouet-Réveillaud une aïeule de Robin Walter. 

Vous pouvez rencontrer Robin Walter sur des séances de dédicaces le samedi 17 et le dimanche 18 mai à Décines, dans la Métropole de Lyon, pour son festival BD « Bdécines »puis du 13 juin au 15 juin au Lyon BD festival sur le stand de la librairie de BD Oullins. 

Pour en savoir plus sur Robin Walter :

Site de Robin Walter : https://www.robinwalter.fr

Merci à Robin Walter de cette journée constructive et aux élèves de première pour leur intérêt, leurs questions et leur prise de notes ! 

Caroline Cloix-Guiraut professeur d'Histoire-Géographie et les élèves de première 606, 603 et 601